Cette méthode consiste à émettre un signal sinusoïdal, soit de fréquence
f0 lorsque le bit du signal numérique à transmettre vaut 0, soit de
fréquence f1 dans le cas contraire. Afin que la largeur de la bande de
fréquences soit aussi faible que possible, il faut que f0 et f1
soient proches l'une de l'autre. Typiquement, l'on retient que
(f1-f0)/2 doit être de l'ordre de 10% de (f0+f1)/2.
D'autre part, afin que le signal de fréquence f0 ou f1 soit défini sans ambiguïté (i.e. que ce signal soit émis suffisamment longtemps à cette fréquence pour que le récepteur puisse sans ambiguïté récupérer un signal à cette fréquence), il est nécessaire que la période correspondant à f0 ou f1 soit nettement plus petite que la durée d'un état électrique stable du signal numérique initial (cf figure 4.2). Si fH représente la fréquence du signal numérique initial (ici, fH=80kHz), on prendra donc , ce qui nous amène à prendre f0 et f1 de l'ordre de 1MHz.
Bien sûr, si l'émetteur module de la sorte le signal qu'il transmet, le récepteur doit pouvoir effectuer l'opération inverse, c'est-à-dire la démodulation. Mais cette opération n'est pas, a priori, évidente! Aussi une astuce permet-elle de s'en sortir très avantageusement: il s'agit d'employer, là encore, une boucle de phase (cf figure 4.4). Le principe de ce montage est de prendre le même circuit pour la démodulation que celui qui a été employé pour la modulation (circuit à base de V.C.O.), puis d'asservir le circuit de démodulation de telle sorte que sa sortie égale celle du circuit de modulation. Dès lors, puisque les circuits sont les mêmes, on peut inférer que si leur sortie sont égales, leur entrée le sont aussi: on retrouve ainsi à l'entrée du circuit récepteur le signal qui était à l'entrée du circuit émetteur, c'est-à-dire le signal numérique, qui se retrouve ainsi démodulé!
A ce stade du montage, nous avons rencontré un petit problème qui, bien que n'ayant aucun rapport avec la théorie et les principes de fonctionnement, mérite toutefois quelque attention... En effet, une fois l'oscillateur du démodulateur réglé, nous avons câblé la sortie de ce dernier circuit sur la maquette de conversion numérique/analogique. Les résultats étaient probants pour les signaux analogiques (la voix passait correctement d'un poste téléphonique à l'autre), et pour tous les signaux numériques constitués de mots 8 bits (composés à l'aide des 8 touches de la maquette "émettrice") sauf ceux qui correspondaient à une suite de huit 1. En fait, la maquette, en présence de tels signaux, consommait une puissance importante et, comme tous les boîtiers étaient reliés à la même alimentation, elle "décrochait"... Dès lors, la solution a consisté à soulager le travail de l'alimentation commune à tous les boîtiers en en mettant une autre en parallèle; le résultat ne s'est alors plus fait attendre; la communication était pleinement rétablie!